Sujet de l'oeuvre :
Séraphin Lemercier est célibataire. Sa vie de banlieusard est bien réglée. Son univers de vieux garçon semble définitivement agencé entre habitudes et menus plaisirs : il élève des escargots et les entraîne à la course. Mais un jour, quelques escargots profitent de l'aubaine d'une porte de cage laissée ouverte pour s'échapper dans le seul coin de verdure alentour, les pots soigneusement entretenus de sa voisine Cabotine Trémière, demoiselle célibataire elle aussi. A travers une succession de malentendus et de péripéties souvent très drôles, nos deux voisins se tourmentent sans s'avouer qu'ils ne peuvent en fait vivre l'un sans l'autre. Fatalité ou intention profonde, ce qu'ils voulaient à tout prix dissimuler finit par éclater au grand jour en prenant des dimensions grandioses, volcaniques et archangéliques.
Commentaire :
Le personnage de Séraphin Lemercier, interprété par Jean-Claude Leportier, est apparu dans un spectacle précédent de la compagnie, Chapeau la mer (1988). Ses nouvelles aventures sont racontées sans parole, comme souvent chez Coatimundi, duo qui se plait à explorer les possibilités du théâtre muet et du mime. L'histoire se développe tantôt à l'échelle de marionnettes, tantôt à celle des deux acteurs, avec toutes les combinaisons possibles entre les deux niveaux. L'action organise les évènements en cascades à la manière d'un cinéma muet qui prendrait le public à témoin et le mêlerait à son jeu. Ce spectacle est un divertissement plein de surprises, certaines de taille, comme cet escargot géant gonflable qui envahit la scène, rappelant les expérimentations d' "images molles" menées par la compagnie en 1985.
